Quelques partenariats autour de l’informatique quantique

 

Le Royaume-Uni et IBM s’associent sur l’IA et l’informatique quantique

UK STFC Hartree Centre and IBM Begin Five-Year, £210 Million Partnership to Accelerate Discovery and Innovation with AI and Quantum Computing

New Hartree National Centre for Digital Innovation will bring together innovative AI, quantum computing and the expertise of STFC Hartree Centre and IBM to benefit UK industry and research communities

 

DARESBURY, United Kingdom, June 3, 2021 ; Science Minister Amanda Solloway has unveiled a five-year, £210 million partnership with IBM. Its mission is to support UK businesses and the public sector by reducing the risk of exploring and adopting innovative new digital technologies, such as artificial intelligence (AI) and quantum computing, by breaking down practical barriers to innovation such as access to infrastructure or digital skills gaps within their organisation. By advancing the pace at which businesses can take advantage of new digital technologies, the collaboration will enhance productivity, create new skilled jobs and boost regional and national economic growth.

 

Based in Daresbury, an additional 60 new scientists, interns and students will join IBM Research and the Hartree Centre, within the UK Research and Innovation’s Science and Technology Facilities Council (STFC) to establish a joint STFC – IBM programme called the Hartree National Centre for Digital Innovation (HNCDI), which will apply AI, high performance computing  and data analytics, quantum computing and cloud technologies to accelerate discovery and develop innovative solutions to industry challenges including materials development, life sciences, environmental sustainability and manufacturing.

The research is part of IBM’s global Discovery Accelerator initiative, which seeks to accelerate discovery and innovation based on a convergence of advanced technologies by establishing research centres, fostering and enabling collaborative communities, and advancing skills and economic growth in large-scale programs.

HNCDI will help organisations to navigate four key stages of digital adoption by:

  • Providing accessible training and application-focused skills, equipping staff to take full advantage of digital technologies.
  • Exploring and discovering the technologies businesses need to succeed.
  • Turning ideas into practical digital solutions for industry.
  • Identifying and preparing for emerging technologies needed to futureproof the UK economy.

Source : UK STFC Hartree Centre and IBM Begin Five-Year partnership

Le nouveau centre national Hartree pour l’innovation numérique réunira l’IA innovante, l’informatique quantique et l’expertise du centre Hartree du STFC et d’IBM au profit de l’industrie et des communautés de recherche du Royaume-Uni.

DARESBURY, Royaume-Uni , June 3, 2021 ; la ministre des Sciences, Amanda Solloway, a dévoilé un partenariat de 210 millions de livres sterling sur cinq ans avec IBM (NYSE : IBM). Sa mission est de soutenir les entreprises et le secteur public britanniques en réduisant les risques liés à l’exploration et à l’adoption de nouvelles technologies numériques innovantes, telles que l’intelligence artificielle (IA) et l’informatique quantique, en éliminant les obstacles pratiques à l’innovation tels que l’accès aux infrastructures ou les lacunes en matière de compétences numériques au sein de leur organisation. En accélérant le rythme auquel les entreprises peuvent tirer parti des nouvelles technologies numériques, cette collaboration permettra d’améliorer la productivité, de créer de nouveaux emplois qualifiés et de stimuler la croissance économique régionale et nationale.

Basés à Daresbury, 60 nouveaux scientifiques, stagiaires et étudiants rejoindront IBM Research et le Hartree Centre, au sein du Science and Technology Facilities Council (STFC) du Royaume-Uni, pour mettre en place un programme conjoint STFC – IBM appelé Hartree National Centre for Digital Innovation (HNCDI), qui appliquera l’IA, le calcul haute performance et l’analyse de données, l’informatique quantique et les technologies en nuage pour accélérer la découverte et développer des solutions innovantes aux défis de l’industrie, notamment le développement de matériaux, les sciences de la vie, la durabilité environnementale et la fabrication.

La recherche s’inscrit dans le cadre de l’initiative mondiale Discovery Accelerator d’IBM, qui vise à accélérer la découverte et l’innovation sur la base d’une convergence de technologies avancées en établissant des centres de recherche, en favorisant et en habilitant des communautés collaboratives, et en faisant progresser les compétences et la croissance économique dans des programmes à grande échelle.

HNCDI aidera les organisations à franchir quatre étapes clés de l’adoption du numérique en :

  • Fournissant une formation accessible et des compétences axées sur les applications, en équipant le personnel pour tirer pleinement parti des technologies numériques.
  • Explorant et découvrant les technologies dont les entreprises ont besoin pour réussir.
  • Transformer les idées en solutions numériques pratiques pour l’industrie.
  • Identifiant et en se préparant aux technologies émergentes nécessaires pour assurer l’avenir de l’économie britannique.

Le HNCDI s’inscrit dans le programme d’IBM Discovery Accelerator initiative, soit l’initiative accélératrice de découvertes en Français. Plus de 150 organisations en sont membres, dont Cambridge Quantum Computing. Le Hartree National figure comme le premier centre de recherche du programme sur le continent européen. Dans le cadre de l’initiative accélératrice de découvertes, IBM a noué d’autres partenariats, notamment un de 200 millions de dollars avec l’université de l’Illinois.

L’algorithme de Thales et d’IBM retenu par Washington pour résister à la menace quantique

L’algorithme Falcon, co-développé par Thales, IBM, NCC Group et des universités, a été sélectionné par le NIST américain en tant que solution contre la menace quantique à l’issue d’un concours de cinq ans.

Le National Institute of Standards and Technology (NIST),  vient d’annoncer son choix pour quatre algorithmes cryptographiques résistants au post-quantique issus d’une sélection après cinq ans de tests. On y trouve Falcon, un modèle co-développé par Thales, IBM, NCC Group, Brown University et l’Université Rennes .
Le concours lancé en 2017 par le NIST vise à établir les futures normes de cryptographies post-quantique pour les signatures numériques et le chiffrement par clé publique. En tout 82 candidats de 25 pays y ont participé.

Falcon est l’acronyme de « Fast Fourier lattice-based compact signatures over NTRU » (PDF). Il a été conçu par Pierre-Alain Fouque, Jeffrey Hoffstein, Paul Kirchner, Vadim Lyubashevsky, Thomas Pornin, Thomas Prest, Thomas Ricosset, Gregor Seiler, William Whyte ainsi que Zhenfei Zhang. Ce qui permet aux algorithmes comme Falcon d’être résistants au quantique, ce sont les problèmes mathématiques sur lesquels ils sont basés et qui sont parmi les plus difficiles à résoudre, même pour un ordinateur quantique.

Se préparer à la menace quantique

L’objectif est de se préparer au post-quantique. La sécurité de la majorité des infrastructures numériques repose sur la cryptographie à clé publique, également appelée cryptographie asymétrique. Elle utilise une clé accessible aux seuls destinataires des messages, permettant de les déchiffrer. Cette technique est principalement utilisée pour l’authentification ou la signature électronique. La cryptographie asymétrique repose sur deux problèmes mathématiques faits pour être pratiquement impossibles à résoudre actuellement.

Or, un ordinateur quantique pourrait en théorie permettre à des hackers d’exploiter les propriétés quantiques pour trouver plus rapidement la clé secrète. En effet, l’informatique quantique ouvre la possibilité de réaliser des algorithmes beaucoup plus efficaces que ceux exécutables sur un ordinateur classique. Schématiquement, au lieu d’utiliser des bits (d’une valeur binaire de 0 ou 1), les ordinateurs quantiques sont construits autour de « quantum bits » ou qubits. Chaque qubit se compose d’une superposition de deux états de base qui correspondent à des amplitudes de probabilité. En augmentant le nombre de qubits, la puissance augmente de façon exponentielle.

L’Anssi plaide pour la PQC

Évidemment, le NIST n’est pas le seul à se préparer à la menace quantique. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est également aux commandes. Elle a récemment publié un rapport dans lequel elle juge que la cryptographie post-quantique (PQC) « la voie la plus prometteuse« .

Quantique : pourquoi le laboratoire pharmaceutique Boehringer s’associe avec Google ?

Il s’agit d’un partenariat qui tombe à pic, alors que le gouvernement français dévoilait sa stratégie ce jeudi. Le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim s’associe avec Google dans le cadre d’un programme de recherche fondamentale sur le quantique. La Tribune a pu s’entretenir avec les équipes de recherche des deux entités, qui n’ont qu’un seul et même objectif : mettre ces technologies au profit de la R&D pharmaceutique.

La base technique

Au lieu de prendre près de 10.000 ans, certains calculs pourraient ne prendre plus que 200 secondes… Ce sont en tout cas les promesses de l’informatique quantique, une technologie qui pourrait transformer, à l’avenir, le visage de certains secteurs de notre économie.

Et chose inédite : le laboratoire pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim -qui emploie près de 1.500 personnes en région lyonnaise- entre dans la course à travers un partenariat stratégique avec la firme Google. Car le géant américain de Mountain View s’intéresse de très près à ces nouvelles technologies, avec ses équipes déjà hébergées au sein d’une entité dédiée, Google Quantum AI. Et Boehringer aussi désormais :

« Boehringer Ingelheim devient la première entreprise pharmaceutique au monde à s’associer à Google dans ce domaine », se félicite Clemens Utschig-Utschig, Chief Technology Officer de Boehringer Ingelheim.

Le partenariat

Un partenariat qui souhaite s’inscrire sur du long terme -à minima sur une durée de trois ans-, et qui vise à combiner les expertises des deux groupes : à savoir, d’un côté, les compétences de Boehringer Ingelheim dans le domaine de la conception de médicaments assistés par ordinateur et de la modélisation, et de l’autre, les ressources exceptionnelles de Google, qui se positionne aujourd’hui comme l’un des principaux développeurs d’ordinateurs et d’algorithmes quantiques au niveau mondial.

« Notre rôle, en tant que laboratoire pharmaceutique, est de découvrir les meilleurs traitements, composés de molécules et de protéines parfois complexes, et l’informatique quantique va nous permettre de mieux comprendre ces molécules et développer ainsi davantage de traitements ciblés pour les patients », explique Clemens Utschig-Utschig.

Et l’informatique quantique aurait, sur ce point, le potentiel de simuler et de comparer avec précision un nombre bien plus grand de molécules qu’il n’est possible de le faire à l’heure actuelle, créant ainsi de nouvelles possibilités thérapies pour un large éventail de maladies. Cette technologie pourrait aussi se traduire par un gain de temps pour les équipes de R&D.

Article publié sur La Tribune par Marie Lyan le 22 janvier 2021 (L’article complet est réservé aux abonnés)