Michel Devoret est un physicien français qui travaille aux USA, précisément comme directeur du laboratoire de nanofabrication en physique appliquée de l’Université de Yale. Yout le monde s’accorde pour le qualifier de grand spécialiste des qubits supraconducteurs, mais dans le texte, il faut parler de pompe à électrons et d’électrodynamique quantique !

Il est à l’origine ingénieur télécom, ayant fait ensuite un DEA d’optique quantique à l’Université d’Orsay, puis une thèse de 3e cycle en physique atomique et moléculaire,  puis, enfin, une thèse de doctorat d’État en physique de la matière condensée. Il a poursuivi sa vie de chercheur avec un post-doc mené à Berkeley en 1982-1984 où il a notamment rencontré John Martinis, qui était alors étudiant en thèse. Il a ainsi côtoyé très tôt les chercheurs pionniers des qubits supraconducteurs, qui n’avaient pas encore ce nom en ce début des années 1980. En effet, le terme “qubit” n’a été créé qu’en 1995, par le physicien américain Benjamin Schumacher.

A son retour en France, il a lancer le groupe Quantronique du CEA avec Daniel Estève et Cristian Urbina, qui est un des pionniers mondiaux des qubits supraconducteurs. Depuis 2002, il est à nouveau installé à Yale où il fait avancer l’état de l’art en physique fondamentale autour des qubits supraconducteurs avec de nombreuses ramifications que nous évoquons avec lui.

 

Alain Aspect est un physicien et universitaire français connu notamment pour avoir conduit le premier test concluant portant sur l’un des paradoxes fondamentaux de la mécanique quantique, le paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen.

En 2022, il est colauréat du prix Nobel de physique aux côtés de John Clauser et Anton Zeilinger « pour les expériences avec des photons intriqués, établissant les violations des inégalités de Bell et ouvrant une voie pionnière vers l’informatique quantique ».

Max Planck fut l’un des fondateurs de la mécanique quantique.

De ses travaux fut conceptualisée l’ère de Planck, période de l’histoire de l’Univers au cours de laquelle les quatre interactions fondamentales étaient unifiées.

Il fut lauréat du prix Nobel de physique de 1918 pour ses travaux en théorie des quanta.

Il a reçu la médaille Lorentz en 1927, et le prix Goethe en 1945.

Niels Henrik David Bohr

( à Copenhague, Danemark à Copenhague) est un physicien danois.

Il est surtout connu pour son apport à l’édification de la mécanique quantique, pour lequel il a reçu de nombreux honneurs. Il est notamment lauréat du prix Nobel de physique de 1922.

 

Erwin Rudolf Josef Alexander Schrödinger né le à Vienne et mort le dans la même ville, est un physicien, philosophe et théoricien scientifique autrichien.

En imaginant l’équation d’évolution de la fonction d’onde associée à l’état d’une particule, il a permis le développement du formalisme théorique de la mécanique quantique. Cette équation d’onde, qui tient compte à la fois de la quantification et de l’énergie non relativiste, a été appelée par la suite équation de Schrödinger (pour laquelle il a reçu, en commun avec Paul Dirac, le prix Nobel de physique de 1933).

Il est également connu pour avoir soumis l’étonnante expérience de pensée, nommée plus tard expérience du Chat de Schrödinger, à la suite d’une importante correspondance avec Albert Einstein en 1935.

Pascale Senellart-Mardon

C’est une physicienne française. Ses travaux se concentrent sur les interactions lumière-matière avec des boîtes quantiques semi-conductrices dans des cavités optiques. Elle est l’auteure de nombreuses innovations permettant la fabrication contrôlée de sources brillantes de photons uniques et indiscernables ou intriqués en polarisation. En 2017, elle cofonde avec Valérian Giesz et Niccolo Somaschi la startup Quandela, d’abord pour commercialiser une source de photons uniques s’appuyant sur ses travaux de recherche au C2N, puis pour développer un ordinateur quantique à base de photons.

Depuis 2002, elle occupe un poste permanent au Laboratoire de photonique et nanostructures du CNRS. Ses travaux portent sur le couplage de boîtes quantiques semi-conductrices dans des cavités optiques.

Ces idées fausses qui vous font passer pour un idiot quand vous parlez de physique quantique

Il y a pas mal d’idées fausses sur la physique quantique… Parce que, bon, «quantique», c’est un mot que les charlatans adorent utiliser puisque la physique quantique est devenue assez populaire pour son côté «tout n’est que probabiliste», et «il se passe des choses qui nous dépassent et qui sont miraculeuses». Aux yeux des amateurs, c’est un peu de la magie noire. En voici quelques belles.

La physique quantique concerne l’échelle microscopique

Cela est vrai, mais suggère à tort qu’elle ne s’applique pas aux échelles plus grandes. En réalité, elle s’applique à toutes les échelles. Bien sûr, on n’observe pas vraiment d’effets purement quantiques à notre échelle à cause de la décohérence (la cohérence décroît exponentiellement avec le nombre de particules).

Mais c’est en train de changer avec la recherche en nanotechnologie et en information quantique, domaines dans lesquels on voudrait réussir à préserver les cohérences sur des échelles un peu plus grandes (de temps, de température, d’espace, etc.). Donc la prochaine fois que vous entendez un type prononcer «à l’échelle quantique», vous saurez que c’est quelqu’un qui aime parler pour ne pas dire grand-chose.

La physique quantique excède la compréhension et la logique humaine

Là, je vous partage un truc qui m’a été lancé il y a peu. C’est le genre de phrase bien vide que pas mal de fumistes aiment proclamer, ça donne l’impression à la fois d’être cultivé (je sais que je ne sais rien…) et d’être humble. Et on doit cela en partie au prix Nobel de physique Richard Feynman qui affirmait lui-même un truc du genre: «Quiconque croit comprendre la mécanique quantique n’a en fait rien compris à la mécanique quantique.»

Je puis vous dire que, depuis Feynman, la physique quantique a bien avancé, surtout dans sa forme et son expression mathématique. Je vous assure que les experts d’aujourd’hui la comprennent très bien, même s’ils ne savent pas toujours comment l’interpréter. (L’interprétation repose souvent sur notre intuition, qui est mise en défaut dans le cas quantique.)

Dans tous les cas, la physique quantique est une création humaine, qui certes excède souvent de manière spectaculaire notre intuition, fondée sur l’expérience étroite d’un monde mésoscopique, mais qui en aucun cas n’excède notre logique. Au contraire, il n’y a qu’avec notre logique (mathématique) qu’on arrive à la comprendre, et à la construire!

La mécanique quantique est réservée aux grands génies

Bon, ça c’est quelque chose qui est devenu assez courant. Dès qu’il y a quantique, c’est dur. Très dur. À tel point que seuls les génies peuvent espérer l’étudier. Mais en fait, non. Ce n’est pas plus dur que la mécanique classique avancée (je pense notamment aux problèmes sur la toupie, par exemple), c’est juste un peu moins intuitif, et ça demande pas mal de maths. Mais, vraiment, il suffit d’avoir les bases et d’y investir du temps.

La physique quantique, c’est du n’importe quoi, un pur délire complètement déconnecté de la réalité

En attendant, aucune théorie non quantique ne permet d’expliquer correctement le fonctionnement ou de rendre compte des lasers, des transistors, de la photosynthèse, des corrélations étranges lors de tests de Bell, etc. Et je ne parle pas que de mécanique quantique. Sans la théorie quantique des champs, on n’aurait aucune idée de ce qu’est le photon, et on ne saurait pas quoi faire du LHC, puis l’effet Casimir serait pour les plus pieux une manifestation élégante du fait que Dieu est omniprésent.

Pour ce qui est des tentatives d’établir une théorie de la gravité quantique, il est vrai que cela reste assez spéculatif. Mais pour le reste, je vous assure que la physique quantique, c’est aussi du concret!

En physique quantique, l’espace-temps est discret, et est constitué de petits pixels de la taille de la longueur de Planck

Non. En physique quantique, l’espace et le temps sont continus. Sinon on ne pourrait pas utiliser nos équations aux dérivées partielles et appliquer nos approches analytiques. La base propre de l’observable position est une base continue. Il en va de même pour celle des impulsions. En revanche, on ne peut pas trop se fier aux prédictions de la physique quantique à l’échelle de Planck. On peut toujours faire nos calculs, mais on trouve des trucs très bizarres. Et pour éliminer ces bizarreries, il faut trouver une théorie quantique de la gravité qui tienne la route.

La physique quantique permet de se téléporter

Non. Il existe un protocole de téléportation quantique mais il faut comprendre que ce qui est téléporté, c’est de l’information quantique. Ce n’est pas de la matière qui est détruite à un endroit pour être recréée à un autre.

La superposition des états prouve qu’il y a du libre arbitre

Looool. Vraiment super drôle. Premièrement, le hasard n’implique pas le libre arbitre (si tout est complètement aléatoire, vous ne pouvez plus agir sur rien, et donc vous n’êtes plus libre, il en faut juste assez). Ensuite, il y a aussi la question du chaos classique (et pas quantique) qui peut nuire au libre arbitre. Enfin, et surtout, notre cerveau ne fonctionne pas avec de l’information quantique. Comment voulez-vous préserver de la cohérence dans un milieu moite à une température de 300 Kelvins? L’information quantique se détruit déjà très vite dans des tout petits systèmes pourtant ultra-froids. Faut arrêter…

Peut-être qu’il existe des corrélations plus fortes que celles autorisées par le formalisme quantique, qui n’ont pas été encore découvertes

Bah non. Et c’est pas parce que je suis un quanticien hautain qui veut défendre sa théorie. C’est prouvé. Et on peut le prouver, car c’est un énoncé qui appartient à la théorie de l’information. En fait, toute corrélation plus forte que celle autorisée par la mécanique quantique (typiquement avec des taux de gains plus forts que 85% dans le jeu CHSH) viole la causalité de l’information. C’est-à-dire que vous pourriez recevoir m+1 bits d’information dans un message qui en contient m bits.