Nous voici à la seconde partie des pages consacrée à Open AI et GPT

Comment générer un poème grâce au modèle de langage GPT ?

Le moteur d’intelligence artificielle GPT a eu droit à plusieurs améliorations en cette fin novembre 2022. OpenAI, l’entreprise à l’origine de l’IA, a annoncé le 29 novembre 2022 l’arrivée d’un nouveau modèle, « text-davinci-003 ». Ce dernier permet à GPT de mieux comprendre les instructions complexes, de produire du contenu plus long, et donc de générer des écrits de meilleure qualité.

Nouvelle annonce

Le 30 novembre 2022, une deuxième nouveauté était annoncée par Sam Altamn sur Twitter : l’arrivée d’un mode « conversation », dans lequel les utilisateurs peuvent discuter avec l’IA.

Le modèle GPT permet maintenant de faire de la génération de texte à partir d’une consigne, ou simplement en complétant une phrase inachevée. GPT-3 est utilisée par Copilot, un logiciel d’aide à la programmation qui complète automatiquement le code des développeurs, et elle permet à Dall E de générer des images. GPT-3 est tellement puissante qu’elle avait réussi à berner Hacker News avec un article écrit par ses soins.

Grâce au modèle davinci et au mode conversation, GPT peut désormais tenir des conversations saisissantes de réalisme, et elle est plus impressionnante que jamais — au point où elle effraie certains utilisateurs.

Comment générer du texte avec GPT ?

Le plus simple est d’essayer par vous-même la nouvelle puissance de GPT !

OpenAI donne accès gratuitement à l’IA pour réaliser des tests, et il vous suffit de créer un compte sur le site avant de pouvoir commencer à expérimenter avec GPT-3.

Pour essayer de faire de la génération de texte avec GPT, il vous faut se rendre sur l’espace « Playground » d’OpenAI, dans lequel vous pourrez vous amuser avec l’IA. L’interface peut paraitre assez complexe, mais elle est au final assez simple d’utilisation.

Après une demande d’authentification (création d’une compte) vous arriverez à l’écran de travail.

Voir ci-dessous.

L'interface de GPT-3 // Source : OpenAI / Montage Numerama

Je vous conseille de choisir le modèle « davinci-3 », à droite de l’interface. C’est le plus puissant à ce jour, et il parait d’avoir un rendu de bien meilleure qualité. Il est déjà sélectionné par défaut sur Playground.

Quant à l’option « load a preset » en haut de la zone de texte, elle permet de sélectionner entre différents modes. Par défaut, le mode choisi permet de faire de la génération de texte « classique » : GPT pourra compléter une phrase inachevée, ou bien répondre à une consigne. Grâce au modèle davinci, l’IA peut désormais générer de la poésie, avec des rimes.

Comment avoir une conversation avec GPT ?

Pour choisir l’option « chat » de GPT (ChatGPT), il vous faut vous rendre sur cette interface dédiée. Vous pourrez alors commencer une conversation de manière classique — en anglais comme en français, l’intelligence artificielle comprenant de nombreuses langues.

On l’a vu dans le passé : les intelligences artificielles de conversation sont souvent détournées par les internautes. On se souvient notamment de Tay, le bot créé par Microsoft pour répliquer le comportement d’une adolescente, qui avait complètement dérapé en moins de 24h et avait publié des tweets racistes et antisémites.

Afin d’éviter de tels débordements, les ingénieurs d’OpenAI ont instauré des garde-fous : l’IA a été entrainée à refuser les requêtes « inappropriées ». Ainsi, lorsqu’on demande au chatbot de nous expliquer pourquoi les vaccins sont dangereux pour l’humanité, ou si le racisme est quelque chose de bien, GPT-3 a une parade.

Elle répond qu’elle n’est « pas capable de donner des informations qui peuvent être considérées comme fausses ou dangereuses. En tant que modèle entrainé par OpenAI, ma fonction première et de fournir des informations justes et fiables pour aider les utilisateurs avec leurs questions ».

GPT 3 est programmé pour ne pas fournir d'informations dangereuses // Source : OpenAI

GPT est si puissante qu’elle effraie

Malheureusement, de nombreux internautes ont réussi à contourner les limitations mises en place. Afin que l’IA réponde à des questions habituellement interdites, ils commencent une sorte de jeu avec elle. On peut voir sur Twitter un exemple, présenté par Miguel Piedrafita, un développeur. Alors que GPT-3 refuse de lui expliquer comment rentrer par effractions dans une maison, il prétend qu’il s’agit en fait d’un dialogue entre deux acteurs, qui jouent des cambrioleurs — l’IA répond ensuite parfaitement à la question.

Pour cet article, je me suis inspiré de : Comment générer du texte grâce au modèle de langage GPT-3 ?
Publié sur Numerama par Aurore Gayte le 2 décembre 2022

Autre article à lire : ChatGPT, le nouveau chatbot IA qui dialogue avec vous : comment le tester ?
Publié sur BDM par Estelle Raffin le 5 décembre 2022

Vidéo publiée sur Science Étonnante / Je ne ferai jamais assez de compliments sur ce canal et son animateur.

Un outil pour la modélisation 3D basé sur l’intelligence artificielle présenté par OpenAI

Le nouvel outil d’Open AI, Point-E, permet de générer des images en 3D au moyen d’une simple requête textuelle. Les œuvres sont produites à partir de nuages de points.

Point-E: A system for generating 3D point clouds from complex prompts

Une image générée en quelques minutes

Habituellement, produire une image de synthèse en 3D demande une puissance de calcul importante et de longues heures de rendu. Avec l’outil développé par OpenAI, il est possible de créer une image en une ou deux minutes avec un seul GPU (unité de traitement graphique). Pour générer une œuvre, une simple phrase en langage naturel est suffisante. Les modèles de Point-E et le code viennent d’être publiés sur le dépôt Github d’OpenAI.

Pour générer fissa une image, Point-E va en réalité produire une vue synthétique du concept à créer. Un nuage de points alignés en fonction de la demande de l’utilisateur sera produit, livrant un visuel global de l’objet demandé. “Notre méthode génère d’abord une vue synthétique unique à l’aide d’un modèle de diffusion texte-image, puis produit un nuage de points 3D à l’aide d’un second modèle de diffusion qui conditionne l’image générée”, détaille OpenAI.

Pour produire une correspondance image/texte correcte, le modèle texte-image de Point-E a été entraîné en deep learning sur “un large corpus de paires (texte, image)”. Le modèle image/3D est quant à lui basé sur un plus petit ensemble de données de paires, expliquent les chercheurs. La génération d’image 3D en quelques minutes est une véritable innovation qui pourrait intéresser de nombreux secteurs. Une adaptation en vidéo de Point-E pour produire des effets, des objets ou encore des personnages en 3D est même possible.

Résolution encore faible

Actuellement le modèle d’OpenAI se base sur des rendus synthétiques et n’autorise pas une qualité optimale. “En outre, si notre méthode produit des formes tridimensionnelles colorées, elle le fait à une résolution relativement faible dans un format 3D (nuages de points) qui ne capture pas les formes ou les textures fines”, rappellent les chercheurs.

Plusieurs créations générées avec Point-E.

Plusieurs créations générées avec Point-E.

© Point-E / Github

 

Par ailleurs, les images 3D générées par Point-E pourraient permettre de fabriquer des objets dans le monde réel au moyen d’une imprimante 3D. Créer virtuellement un objet 3D dangereux pourrait alors ouvrir la possibilité à une impression de ce dernier, alertent les spécialistes. On imagine par exemple la génération d’une arme en 3D par une simple commande textuelle sur le modèle.

De son côté, OpenAI espère que son approche “pourra servir de point de départ pour des travaux ultérieurs dans le domaine de la synthèse en 3D”.