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Quantum & IA

Les jeux vidéos sont aussi un terrain fertile pour l’intelligence artificielle

 

Avant de commencer, j’aimerai partager un article très sympathique sur l’histoire des jeux vidéo.

Découvrez l’historique de 50 années de jeux vidéo pour vous rendre compte de la montée en puissance de cette industrie qui est devenue au fil des années la plus rentable tous domaines confondus.

Avec la sortie récente de la Xbox Series X, de la Xbox Series S ainsi que de la PlayStation 5, cette fin d’année 2020 s’achève en lançant une toute nouvelle ère dans l’industrie du jeu vidéo : celle de la neuvième génération de consoles.

En 2020, l’industrie du jeu vidéo est sans doute la plus rentable de la planète avec plus de 165 milliards de dollars en termes de revenu. C’est plus que le cinéma qui à titre de comparaison avait généré 96,8 milliards de dollars en 2018. Avec la crise du COVID19, le jeu vidéo est l’un des secteurs qui n’a pas trop souffert cette année. Quelques jeux reportés, quelques difficultés dans les événements, mais une industrie qui continue de réaliser des records.

1970, l’âge d’or des bornes d’arcades

En 1972, Pong sort en salles d’arcade et va devenir un énorme succès pendant plus de cinq ans permettant de lancer la folie du jeu vidéo. En 1978, alors que les choses commencent à se calmer, c’est au tour de Space Invaders de relancer l’intérêt autour du marché des salles d’arcades…

1980, le jeu vidéo passe au bord du Game Over

Entre 1980 et 1983, le jeu vidéo devient le nouvel El Dorado dans le divertissement et de nouvelles entreprises émergent. Il devient très facile de créer des jeux vidéo, mais c’est une autre histoire de créer de bons jeux vidéo innovants et révolutionnaires. Ainsi, le secteur du divertissement se retrouve avec beaucoup plus d’offres que de demande avec une qualité assez désastreuse…

1990, l’âge d’or du jeu vidéo

Après avoir frôlé la faillite, le jeu vidéo se prépare à vivre ses années folles. Dès 1991, Nintendo prolonge le succès de la NES avec la sortie de la Super NES. Dès 1993, Doom va populariser les jeux de shoot et les fameux FPS…

2000, les années folles

Les années 2000 commencent sur les chapeaux de roues avec la sortie des Sims sur PC. Le jeu qui va délibérément lancer une véritable « Sims-Mania » et démocratiser les jeux de simulation de vie…

2010, les années de la maturité

Dès 2010, Minecraft sera lancé sous forme de béta. Il deviendra lui aussi l’un des jeux les plus marquants de l’histoire du jeu vidéo au fil des années et dépassera aisément les 200 millions de copies sur PC, consoles et mobiles..

2020, le tournant du jeu vidéo

Cette année, le jeu vidéo aura définitivement pris une nouvelle direction. Entre l’arrivée de Google dans le jeu vidéo avec Stadia, Amazon avec Luna, Microsoft avec le XCloud, ou encore Nvidia avec GeForce Now, le jeu vidéo est clairement en train de se diriger vers la voie du Cloud Gaming…

 

Article complet sur : L’évolution de l’industrie du jeu vidéo.
Publié par PresseCitron.

Un petite vidéo pour commencer le sujet

 

L’Intelligence Artificielle dans les Jeux Vidéo

Les premiers résultats lorsque l’on recherche « Intelligence artificielle dans les jeux vidéo » dans Google parlent d’eux-mêmes : l’Intelligence Artificielle (IA) dans les jeux vidéo n’est souvent pas satisfaisante. En tant que joueur, il est d’ailleurs fréquent de se retrouver face à des situations qui perdent en crédibilité du fait du comportement de l’IA. Est-ce un vrai problème ? Pourquoi l’IA semble stagner dans les jeux vidéo alors que le reste (graphismes, complexité, gameplay…..) s’améliore continuellement ? Alors que de plus en plus d’IAs sont capables de se mesurer à l’Homme sur des jeux de plateau (échecs, Go) mais aussi plus récemment de stratégie (Dota 2), pourquoi semblent-elles inlassablement se coincer dans le décor ou nous répéter les mêmes tirades lorsque nous jouons ?

C’est ce que nous allons essayer d’étudier dans ce dossier complet.

Conseillé aussi : Quand une IA devient… testeuse de jeux vidéo Publié sur Presse Citron le 30 octobre 2021

Maintenant l’IA fluidifie les jeux vidéo

Des puces de nouvelle génération mettent à profit l’intelligence artificielle pour accélérer les calculs, et augmenter ainsi indirectement la puissance des processeurs graphiques mobilisés dans les jeux

 

Dans le domaine des jeux vidéo, l’intelligence artificielle (IA) n’a jusqu’ici pas été très gentille avec les joueurs, en battant les uns après les autres les champions à leurs jeux favoris tels que Starcraft, DotA ou encore Quake III.

L’IA ne fait toutefois pas qu’humilier les gamers, elle peut aussi leur rendre de grands services. Le DLSS, une technique de rendu graphique développée par le fabricant de puces graphiques Nvidia, a justement recours à une méthode d’IA pour soulager les processeurs graphiques (GPU) chargés du rendu des images. En résumé, elle permet d’augmenter de manière spectaculaire le nombre d’images calculées et affichées par seconde, pour des animations plus fluides et donc une meilleure expérience de jeu.

Un brevet de Rockstar annonce des IA de conduite plus intelligentes

En octobre 2020, Take-Two Interactive, maison mère des studios Rockstar, a déposé un brevet pour un « système et méthode de navigation virtuelle dans un environnement gaming ».

Cette technologie est créditée à Simon Parr, chef de l’IA, et Davind Hynd, directeur associé à la technologie, tous deux chez Rockstar Games. L’objectif de ce système ? Créer des environnements ultra-réalistes, où les limites du logiciel et du matériel deviennent invisibles. N’importe quel joueur de GTA ou même d’open world sait que les limitations de la console amènent à des situations assez absurdes, dans lesquelles les PNJs peuvent disparaître subitement, faute de mémoire.

Je vous l’avoue, je ne dispose pas de beaucoup de sources pour cet article ; il m’a été soufflé par mes monstres de 22 et 25 ans !

 

Deux petites vidéos pour la détente

Juste pour le plaisir (le mien !) :
L’évolution des graphismes dans les jeux vidéo
De 1962 à 2020

Un petit peu de détente dans ce monde de brut … j’adore !

Les sons de Mario a capela

“On gagne toujours à jouer cartes sur table,
surtout lorsqu’on a la réputation de cacher son jeu.”

 

Isaac Asimov

Simulateur de tennis avec intelligence artificielle

Jouer à être un dieu du tennis

Qui est le meilleur joueur de tennis de toute l’histoire? Beaucoup peuvent parier sur Federer, d’autres sur Pete Sampras et d’autres sur McEnroe, mais que se passerait-il s’ils pouvaient se faire face alors qu’ils étaient dans le meilleur moment sportif de leur vie? C’est ce que cette IA nous permet de faire.

Des chercheurs de L’Université de Stanford ont créé une intelligence artificielle capable de générer des correspondances de Wimbledon à l’aide de ressources d’images enregistrées les années précédentes. Grâce à cela, le système (appelé Vid2Player) est capable d’émuler des matchs, permettant aux joueurs d’affronter ce qui n’a jamais été fait dans le tournoi, et même de pouvoir changer le cours de l’histoire en prenant le ballon à l’intérieur du capodastre à des points qui signifiaient le temps plein.

L’intelligence artificielle a été formée pour qu’à l’aide de tout le matériel graphique obtenu à partir des émissions, elle soit capable de créer un modèle statistique en charge de prédire les mouvements et les coups de certains joueurs dans des situations aléatoires. Ainsi, par exemple, ils ont imité un match entre Roger Federer et Serena Williams dans le vert de Londres, quelque chose qui ne s’est jamais produit et que dans la vidéo, vous pouvez voir que cela se passe de manière assez réaliste (en laissant de côté la qualité graphique du sprite de Serena).

Tout est basé sur des statistiques

En fin de compte, nous ne sommes qu’un simple nombre. Le système est basé sur la façon dont chaque joueur de tennis joue, prédisant statistiquement quel type de coup et quelle direction il appliquera à la balle. Et pas seulement cela, puisqu’elle placera également le joueur sur le terrain en fonction de sa façon de jouer, plus près ou plus loin du filet selon le profil de chacun, et retournera même le ballon selon sa façon de jouer.

Qu’arriverait-il à Federer jouant contre lui-même? C’est exactement ce que nous offre cette technologie. Et si on pouvait définir où diriger le ballon? Cette dernière idée nous fait évidemment penser à un jeu vidéo qui nous permet d’avoir le contrôle des joueurs dans les plus purs Virtua Tennis style. C’est quelque chose qui n’a pas encore été sérieusement envisagé, mais qui semblerait sans aucun doute une application extrêmement intéressante et qui réussirait.

Il reste encore beaucoup à améliorer

Mais comme nous l’avons commenté précédemment, visuellement ce n’est pas parfait, et le système renvoie des erreurs visuelles trop gênantes et brisent cette barre du réel et du simulé. Quoi qu’il en soit, cela est simplement dû à la façon dont les images originales ont été capturées, donc avec l’aide de conditions contrôlées, les résultats pourraient être infiniment supérieurs, et cela ne ressemblerait pas à un vieux jeu cinématographique dont nous avons pu tester certains à l’époque. du Laser-Disc.

Fifa : comment l’intelligence artificielle a rendu le jeu presque parfait

« FIFA 14 » s’offre un lifting de qualité grâce à l’IA

Depuis sa mue entamée en 2007, la licence phare du studio américain Electronic Arts, dont le dernier opus s’est vendu à plus de 12 millions d’exemplaires, tend chaque année vers plus de réalisme, d’immersion et de difficulté. A défaut d’innovations majeures, FIFA quatorzième du nom, sorti le 26 septembre sur PS3 et Xbox, s’offre un lifting de qualité grâce à une dose d’intelligence artificielle.

Site officiel du jeux : FIFA 14

Lire également : EA va rendre les personnages des jeux vidéo ultra-réalistes grâce à l’IA Publié sur Presse Citron le 12 août 2021

L’IA défie l’industrie des paris sportifs

Les secteurs qui n’utilisent pas cette technologie se comptent sur les doigts d’une main. L’industrie des jeux d’argent en ligne a, bien évidemment, intégré des solutions utilisant l’IA pour optimiser la gestion des data et optimiser l’expérience client. Du côté des joueurs, il existe encore peu de solutions utilisant l’IA pour les aider à optimiser leurs gains.

C’est sans compter sur la start-up Française Datawin qui va révolutionner la vie des parieurs en ligne !

L’Intelligence Artificielle plus forte que les joueurs humains

Remontons en 1979 quand Gammanoid, créé par Hans Berliner, défie le champion de backgammon Lugi Villa et lui inflige une lourde défaite 7 à 1. On est encore loin de l’IA et surtout du machine learning, mais l’expérience démontre que la machine peut battre l’être humain sur les jeux les plus complexes du monde et on ne revient pas sur la victoire d’IBM Watson à Joparty!. Il faut attendre 1997 pour que le DeepBlue d’IBM batte Gary Kasparov aux échecs. Ce qui paraissait être de la science-fiction sera désormais considéré comme une innovation révolutionnaire dont les débouchés sont immenses. Maintenant l’Intelligence Artificielle est désormais capable d’apprendre par elle-même …. En 2018, Deepmind présente Alphazero. Cette IA, basée sur un réseau neuronal, va apprendre les règles de plusieurs jeux. Elle va s’entraîner sur des millions de parties d’échecs en jouant contre elle-même. En 9 heures, elle va devenir quasiment imbattable aux échecs. Sa rencontre contre Stockfish, le moteur le plus performant dédié aux échecs, démontre la toute-puissance du machine learning.

Aujourd’hui, des entreprises veulent mettre cette puissance aux services des joueurs de poker et des parieurs en ligne.

Voici deux exemples :

Datawin défie les bookmakers

Courant mars 2021, les parieurs pourront désormais être assistés par l’IA Datawin. Ben B, cofondateur de Datawin, nous explique qu’il a fallu un an et demi de recherche pour trouver un algorithme plus précis et plus fiable que les meilleurs parieurs professionnels. Datawin a été testé sur une série de 1500 rencontres de football. Son taux de prédiction exacte est de 78 %. Le fondateur nous explique que l’objectif de son IA est de proposer des côtes sûres et sécurisées pour assurer un bon retour sur investissement sur le moyen terme. L’IA va sélectionner des cotes entre 1,50 et 1,70 pour ses paris sécurisés. Elle proposera aussi aux joueurs des paris plus risquées dont le taux de prédiction sera inévitablement plus faible. Ben B est transparent sur le sujet « Datawin ne rendra personne riche. Notre objectif, c’est qu’un joueur régulier utilisant notre solution puisse gagner un complément de salaire entre 300 et 400 euros par mois. Évidemment, c’est relatif au niveau de mise qu’il va engager ». Il tient à préciser que Datawin a signé un accord avec l’ANJ pour proposer ses services en France et qu’il a signé des partenariats avec les bookmakers. Avant même son lancement officiel, Datawin a refusé une offre d’achat de plusieurs millions d’euros. L’équipe de Datawin est en phase avec son marché et utilise les mêmes codes que les bookmakers en ligne : 800 euros de paris offerts à l’inscription et une semaine de tests pour un euro symbolique   et cela sans engagement ! Pour Ben B, l’avenir c’est le marché US et le développement de son offre avec toujours plus de sports disponibles. L’avenir, c’est aussi le machine learning qui va permettre à l’IA Datawin d’atteindre les 90% de prédictions exactes dans les prochaines années, selon son fondateur.

Datawin est un précurseur, de ceux qui peuvent transformer un marché. L’adoption de cette solution par les joueurs fait peu de doute, mais la réaction des bookmakers est à surveiller de près.

Pluribus s’impose sur le poker

La difficulté du poker tient dans le fait que la psychologie des joueurs va largement influencer le déroulement d’une main. Les joueurs professionnels sont bien évidemment des spécialistes et des statisticiens hors pair, mais c’est la lecture du jeu qui fait la différence entre un amateur éclairé et un professionnel. La partie psychologique du poker devrait échapper à une intelligence artificielle qui va se baser uniquement sur les statistiques. C’est oublier les progrès du machine learning. Si Pluribus perd une main, le machine learning va l’intégrer et calculer le « regret » de ne pas avoir joué d’une façon ou d’une autre. Ce regret va enrichir l’IA et donc tenir compte de la psychologie et de la capacité de bluff des adversaires. Pluribus s’est imposé sur une partie de Poker hold’em no limit à six joueurs. L’exploit est d’avoir battu cinq joueurs professionnels ayant dépassé le million d’euros de gains, mais plus encore, c’est le fait d’avoir affronté cinq joueurs simultanément qui est à souligner. On peut imaginer les ravages que ferait un joueur s’il était assisté par ce genre d’IA.  A l’heure actuelle, Pluribus est un outil de recherche expérimentale et n’est pas destiné à être commercialisé.

IA : Ubisoft a appris à une voiture à se conduire seule dans un jeu de course

Ubisoft ne souhaite pas développer l’algorithme le plus complexe au monde, mais simplement répondre aux contraintes de l’industrie du jeu vidéo : rapidité et fluidité

Concrètement, le programme développé permet aux développeurs de réaliser deux actions simples : accélération (et décélération) et direction. L’objectif est de suivre un chemin précis le plus rapidement possible dans un environnement que l’agent n’a pas rencontré pendant sa formation.

Les chercheurs estiment que : « nous avons montré que le Soft Actor-Critic peut être appliqué avec succès pour former une voiture à une tâche de conduite à grande vitesse dans un jeu vidéo commercial ».

Contrairement aux approches complexes d’OpenAI et de DeepMind, ce type d’algorithme pourrait être implémenté très rapidement dans un futur jeu.

AI Dugeon : jeux de rôle dopé à l’intelligence artificielle

En plus d’être un des loisirs les plus populaires au monde, le jeu vidéo est un incubateur de nouvelles technologies toujours plus folles. Parmi les centaines de titres issus de quelques développeurs indépendants qui sortent chaque année, AI Dungeons 2 est certainement une des plus folles expériences vidéoludiques publiées récemment.

Le principe d’AI Dungeons repose, comme son nom l’indique, sur l’intelligence artificielle. Devant vous : une page de commandes remplie de texte qui donne un contexte à vos aventures. Vous choisissez le style dans lequel vous souhaitez jouer (fantasy, zombies, etc.), une classe, un nom et c’est parti ! L’IA s’occupe de vous écrire un début d’histoire, à vous ensuite de taper vos actions, vos paroles (entre guillemets) ou même d’enrichir votre background.

Je dois avouer que je n’ai pas tester ce jeu ; mais je suis obligé d’en parler sinon mon fils cadet me reniera !

Je suis sure que le lecteur me comprendra…

Voilà pour la face officielle !

Généré par l’algorithme GPT-3, ce jeu d’aventure textuel infini a abouti à de bien étranges situations.

Le principe est simple: à partir des prémices de votre choix, l’IA va pondre un embryon de scénario. Ensuite, à vous de jouer: après chaque proposition, vous êtes libre de proposer un dialogue, une action, ou une nouvelle description des événements.

Zombies, aliens, enquêtes sombres, romance interdite… La seule limite, et c’est là tout l’intérêt, est celle de votre imagination. Dans AI Dungeon, rien n’est programmé par des développeurs, il n’y a que le joueur et un algorithme d’apprentissage profond délirant qui se racontent des histoires en génération procédurale pour passer le temps.

L’algorithme-flic contre les loli

Depuis deux ans, tout roulait dans le monde féerique et libertaire d’AI Dungeon. L’imagination avait bel et bien pris le pouvoir, on pouvait tout dire, tout écrire, et une communauté de joueurs-narrateurs s’échangeait ses créations les plus inspirées sur Reddit, Discord, ou en collaborant au sein du jeu pour générer des univers collectifs.

Mais le 27 avril 2021, tout change: sous la pression d’OpenAI, le développeur du jeu est contraint de mettre en place un système de modération automatique qui va brider les réponses de l’algorithme.

La raison? Le modèle de langage avait bien trop tendance à générer des contenus «loli», dans lesquels les personnages d’enfants étaient sexualisés.

Une mise à jour et un post de blog plus tard, tout était rentré dans l’ordre, expliquait Latitude : l’immense majorité des joueurs ne verrait aucune différence en gameplay (excepté un message expliquant que «Oh oh, cette histoire prend une tournure bizarre…») et AI Dungeon continuerait bien évidemment à «permettre les autres contenus NSFW, comme le sexe entre adultes consentants, la violence et la vulgarité».

Ouf, l’imagination était sauve.

 

Machine à fantasmes inavoués

The End? Loin de là. Sitôt les annonces faites, la communauté des joueurs se déchire entre les soutiens de Latitude (minoritaires) et les défenseurs d’une liberté d’expression absolue, qui fustigent un algorithme de censure trop zélé, censurant des pastèques et menaçant les contenus archivés.

D’autres se posent une question plus technique. Si la censure est automatisée, Latitude et ses employés ont-ils accès aux contenus sauvegardés des joueurs, y compris ceux non publiés? Ont-ils donc accès à leurs fantasmes les plus intimes? Malaise.

Le lendemain des annonces, un hacker white hat nommé AetherDevSecOps donne la réponse sur Github, et elle est terrible: non seulement Latitude voit bel et bien tout ce que ses joueurs écrivent, bien que le studio affirme le contraire, mais sa base de données (de 50 millions d’aventures et 800.000 scénarios) est vulnérable aux attaques !

De nombreux joueurs sont inscrits à la version payante du jeu sous leur identité bancaire, et le hacker affirme que, sur les 188.000 histoires consultées (créées entre le 15 et le 19 avril), près de la moitié contenait des scènes lubriques, et un tiers était exclusivement pornographique. La situation ressemble donc à la recette parfaite pour du chantage en ligne.

Sur Reddit, les joueurs fulminent, doublement floués par le studio. L’affaire AI Dungeon est ainsi un parfait condensé de la culture Web: du jeu de rôle, de la créativité, du sexe, des algorithmes, et l’affrontement de deux modèles de liberté d’expression.

The End? Probablement pas.

En analysant vos erreurs, cette IA peut faire de vous un meilleur joueur d’échecs

Aligning Superhuman AI with Human Behavior:Chess as a Model System

Pour une fois une IA ne va pas chercher à vous battre ; elle va suivre votre jeux pour vous conseiller des améliorations !

Désormais invaincue et indétrônable dans les jeux de réflexion, l’IA pourrait jouer un rôle différent. C’est en tout cas la conviction de quatre chercheurs rattachés à l’Université de Toronto, l’Université de Cornell, et Microsoft Research. Leur nouveau système n’est ainsi plus conçu pour battre les humains mais pour jouer avec eux tout en observant leurs marges de progrès et leurs erreurs.

Cette intelligence artificielles porte le doux nom de Maia ; elle se concentre sur les mouvements des pièces du joueur, les analyse et propose des améliorations. Cette IA connaît les erreurs typiques selon les niveaux et peut donc apporter de précieux conseils pour les éviter. Selon Jon Kleinberg, un des auteurs, en dit plus : « Les échecs deviennent une discipline où nous pouvons essayer de comprendre les compétences humaines à travers le prisme de l’IA. »

Précisons que Maia est basée sur le moteur GPT3.

Pour plus d’informations, consultez (PDF) : Aligning Superhuman AI with Human Behavior:Chess as a Model System

GTA V : Enhancing Photorealism Enhancement

Une équipe de chercheurs chez Intel s’est attelée à une tâche ardue, rendre GTA V plus réaliste grâce à l’intervention d’une IA. Les résultats impressionnants interrogent tout de même sur l’utilité de l’hyper réalisme dans les jeux vidéo.

Cette petite prouesse technique a été rendue possible grâce au travail d’une équipe du Intel Intelligent Systems Lab, une cellule dédiée à la recherche sur l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine et la robotique. En introduction de leur article de recherche, les trois auteurs expliquent que « le photo réalisme est le but à atteindre pour les graphismes de jeux vidéo depuis un demi-siècle », et que les récentes avancées dans le monde de l’intelligence artificielle permettent de mieux « combler l’écart d’apparence entre les images synthétiques et réelles ».

Le jeu vidéo doit-il être hyper réaliste ?

Pour régler ces problèmes, il a été décidé de ne pas laisser l’IA analyser le contexte complet d’une image (ce qui est traditionnellement fait dans ces cas-là, pour aider la machine à comprendre son environnement), mais plutôt de sectionner chaque image du jeu en petits morceaux, pour les faire correspondre à des images réelles. Ainsi, de petits éléments du paysage de GTA, comme la vue sur un cycliste, ou sur une ligne de séparation d’autoroutes, vont être mis en parallèle avec des photos similaires sur Cityscape.

Que chacun se trouve un avis.

Regardons un exemple de cette modification et une vidéo d’explication :

Les sources sur GitHub  : PhotorealismEnhancement

Le papier technique : Enhancing photorealism enhancement

A Liverpool, l’intelligence artificielle s’immisce dans les tactiques du jeu

DeepMind, la filiale d’Alphabet Google) connue pour son intelligence artificielle capable de battre les meilleurs joueurs de go ou de StarCraft, s’intéresse désormais à un nouveau domaine: le football.

DeepMind, via un partenariat avec l’équipe de Liverpool (le champion en titre de la Premier League anglaise), a récupéré les données de tous les matchs des saisons 2017 à 2019 à partir de l’analyse de vidéos et de traqueurs GPS et enregistrant chaque mouvement de joueur et de ballon. Une véritable mine d’or, mais bien entendu impossible à exploiter pour tout cerveau humain d’où l’utilisation de l’IA.

Pour DeepMind, le football est un moyen unique d’entraîner ses algorithmes dans un environnement contraint. : «Un jeu comme le football est super intéressant parce qu’il y a beaucoup d’agents présents, de la compétition et des aspects collaboratifs», explique au Wired Karl Tuyls,. Il a rédigé un article sur le sujet. Pour les clubs de foot, l’analyse algorithmique des matchs permet d’améliorer les tactiques de jeu très rapidement ; quasiment au fil de l’eau. Cette IA a classé la façon dont les joueurs tirent un pénalty en fonction de leur style de jeu. Les attaquants ont ainsi davantage tendance à viser le coin inférieur gauche des buts tandis que les milieux de terrain ont tendance à tirer plus indifféremment dans les coins gauches et droits. La stratégie optimale étant, sans surprise, de préférer le pied le plus fort du joueur.

D’autres modèles permettent d’estimer dans quelle mesure une action spécifique comme une passe ou un tacle manqué a contribué à un but, ou encore de conseiller des trajectoires alternatives à un joueur, «par exemple en fonction de la tactique de l’équipe adverse», comme l’explique le blog de DeepMind.

«L’application de l’IA au football a le potentiel de révolutionner le jeu sur de nombreux axes, pour les joueurs, les entraîneurs, les responsables de clubs, les fans ou les diffuseurs», dit DeepMind. Cela pourrait aussi démocratiser le football, en aidant à repérer les futures pépites des clubs moins médiatisés.

Pour aller plus loin : Advancing sports analytics through AI research

Quand l’intelligence artificielle vient révolutionner les jeux vidéo

L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre : en mai 2021, le directeur de Sony, Kenichiro Yoshida, annonçait un futur projet de grande ampleur. Avec l’aide des développeurs de sa filiale PlayStation, il a déclaré qu’ils allaient créer des personnages de jeux vidéo grâce à l’intelligence artificielle.

Établir une véritable interaction entre eux et le joueur grâce à l’intelligence artificielle est le nouveau défi de Sony. Au lieu de trames narratives linéaires et pré-écrites, ces personnages pourraient s’adapter aux choix ou au comportement du héros incarné par le joueur et, à travers un processus de tests et d’erreurs, devenir un allié ou un ennemi. Par leurs réactions et leurs manières d’agir, ils ressembleraient alors à de vrais êtres humains.

En réalité, ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des innovations incroyables que permet l’intelligence artificielle dans l’industrie vidéoludique. Depuis ces dix dernières années, l’arrivée de consoles toujours plus performantes et l’évolution des technologies a déjà permis de nombreuses avancées : mondes ouverts, quêtes complexes, PNJs (personnages non-joueurs) intelligents et graphismes de plus en plus réalistes ont ainsi fait leur apparition dans les jeux modernes. Cependant, avec des joueurs de plus en plus exigeants et à la recherche d’expériences toujours plus immersives, les développeurs ont décidé de miser sur l’intelligence artificielle pour créer des mondes et des histoires qui soient à la hauteur de leurs espérances. Si, à la base, les chercheurs utilisaient les jeux pour tester l’intelligence de leur IA, on assiste ces dernières années au phénomène inverse : la technologie est désormais au service de l’industrie vidéoludique.

Des personnages plus « humains »

Les studios Ubisoft ont misé sur l’intelligence artificielle dans leur jeu Watch Dogs : Legion. En effet, en déambulant à travers la ville, le héros croise de nombreuses personnes qui vont s’adapter à leurs différentes interactions avec celui-ci, jusqu’à changer leur comportement ou leurs habitudes quotidiennes. D’autres jeux ont préféré créer des ennemis capables de se souvenir des combats précédents, comme le permet, par exemple, le système Nemesis développé par les studios Monolith, qui reste encore malheureusement sous-exploité dans les jeux vidéo modernes.

Electronic Arts, quant à elle, se penche actuellement sur une technologie qui permettrait d’utiliser le machine learning pour reproduire ou mimer des mouvements du corps ou des expressions faciales à partir de matériel vidéo ou photo. Ce projet ressemble d’ailleurs à cette IA qui avait été mise à l’honneur grâce à l’application Deep Nostalgia, en animant les visages sur de vieilles photographies. Cette innovation similaire d’Electronic Arts permettrait ainsi de trouver une alternative à la « Motion Capture » (capture de mouvement) qui est particulièrement coûteuse et chronophage. À terme, cela permettra aux joueurs de créer un avatar à leur image : ils pourront ainsi enregistrer leurs expressions faciales grâce à une simple webcam…

La suite sur : Quand l’intelligence artificielle vient révolutionner les jeux vidéo
Publié sur Futura Tech le 23 juillet 2021.

Une IA recrée les combattants de Street Fighter avec un visage humain

Les personnages de Street Fighter ont beau être des représentations humaines dans l’ensemble, les graphismes cartoon qui les définissent sont là pour une bonne raison. En début de semaine, l’équipe de la chaîne YouTube américaine Corridor a cependant décidé de voir à quoi ressembleraient ces combattants dans un style ultra-réaliste proche d’une photo.

Pour cela, elle a utilisé une intelligence artificielle, nommée StyleCLIP. L’équipe décrit cette dernière comme un « Photoshop piloté par du code avec tout le bon, le mauvais et le chaos que cela implique ». En lui donnant une image fictive et artificielle, StyleCLIP peut la transformer en une image photoréaliste.

Il est désormais possible de rejouer au tout premier Zelda directement sur le Web

Aller, un peu de nostalgie… vous pouvez rejouer le tout premier Zelda jouable directement sur le Web.

Introduction

Sorti en 1987, The Legend of Zelda a aujourd’hui acquis le statut de jeu culte. Le tout premier opus de la saga Zelda, qui compte désormais des dizaines de jeux, a posé les jalons de ce qui allait devenir un univers majeur du jeu vidéo mondial. Depuis, les fans s’en sont emparés et ont mis Zelda, Link, les Gerudos ou les Gorons à toutes les sauces et sur toutes les plateformes.

Depuis le 29 avril 2022, il est même possible de rejouer au tout premier Zelda via son navigateur web.

Connor Clark, un développeur de chez Google, a mis en ligne un site permettant de jouer à Zelda avec rien de plus qu’un ordinateur, un clavier et une souris. En quelques clics et après avoir entré son pseudo, on est lâché dans Hyrule avec son bouclier, une poignée de cœurs et rien d’autre. Il est alors possible de ré-explorer le jeu de 1987 depuis le confort de son ordinateur, de sa tablette ou de son téléphone. Exit les télés cathodiques, les cartouches pleines de poussières et les câbles emmêlés : cette version de Zelda ne demande rien de plus qu’un peu de temps et d’implication.

Des centaines de versions à disposition

Pour être plus précis, le travail de Connor Clark dépasse en fait largement le simple portage d’un classique de Nintendo sur le Web. C’est tout le moteur Zelda Classic qui a été mis à disposition des internautes. Basé sur le tout premier jeu, cet ensemble d’outils permet en fait de créer et de jouer à des tas de versions de Zelda réalisées par les fans. Tous les titres gardent l’esprit et l’allure de Zelda, mais certains (appelés « quêtes ») diffèrent radicalement du titre de base. Des donjons ont pu être ajoutés dans certains, des ennemis ont été inventés dans d’autres, des mécanismes de jeu ont été bidouillés parfois… Bref, le moteur Zelda Classic va bien au-delà du simple émulateur permettant de jouer au titre culte de Nintendo.

Si vous voulez profiter de jouer au jeu original, rendez-vous sur le site mis en ligne par Connor Clark, choisissez Quest List, puis 1st Quest et enfin cliquez sur Play. Vous pourrez alors redécouvrir ce classique de la NES. Et si vous vous sentez une âme de bidouilleur, vous pouvez même créer des quêtes avec l’éditeur de jeu mis à disposition. L’ensemble du moteur Zelda Classic est en effet open source et permet à quiconque le souhaite de mettre les mains dans le cambouis pour créer des aventures inédites dans Hyrule.

Pour jouer : Zelda

Minecraft : un robot apprend à jouer avec 70,000 heures de vidéos Youtube

L’intelligence artificielle est l’un des secteurs technologiques qui mobilisent beaucoup de recherches et de chercheurs. Certains ont décidé de s’aider du jeu vidéo pour l’apprentissage de l’IA, et certains résultats semblent prometteurs comme avec Minecraft

Minecraft choisi par une société dédiée à l’intelligence artificielle

Les robots vont-ils contrôler le monde ? Pour l’instant en tout cas, ils sont entraînés à jouer aux jeux vidéo et plus particulièrement à Minecraft. C’est l’entreprise OpenAI, dédiée à la recherche sur l’intelligence artificielle, qui a lancé le projet. Connue pour avoir lancé DALL•E, un outil permettant de créer des images à partir d’une description, elle s’est ensuite concentrée sur l’apprentissage du jeu vidéo… en faisant regarder à une IA (VPT) des vidéos Youtube. C’est Minecraft qui a été choisi, pour des raisons qui semblent évidentes :

Nous avons choisi de valider notre méthode par Minecraft pour deux raisons. La première réside dans le fait que Minecraft fait partie des jeux les plus joués au monde et offre par conséquent un contenu de vidéo énorme. La deuxième est que le titre comprend une grande diversité de choses à faire.

Avec l’apprentissage, l’IA peut faire… une table.

Mais bien évidemment, apprendre à jouer à une IA avec des vidéos Youtube est plus facile à dire qu’à faire. OpenIA explique que s’il y a de nombreux contenus disponibles sur le net autour de choses à faire dans Minecraft, ces contenus n’indiquent pas comment ils ont été réalisés. En d’autres termes, les vidéos visionnées par l’IA ne lui indiquaient pas les commandes (clic gauche, espace, avancer…) directement. Pour pallier ce problème, OpenIA a alors développé un deuxième algorithme (IDM) qui identifiait les commandes de chaque vidéo visionnée.

Au final, VPT a visionné plus de 70 000 heures de vidéos Youtube. Pour quel résultat ?

L’IA a pu créer une table (960 action au total !), manger, chasser et même faire du pillar jumping : une technique dans Minecraft consistant à s’élever de plus en plus haut en mettant un cube sous son personnage après un saut.

Au-delà de la performance, OpenIA souligne que ces essais sont très prometteurs : l’entreprise explique que les résultats trouvés avec Minecraft (dont l’interface clavier + souris est générique) peuvent être exportés à un usage plus général comme celui de l’utilisation d’un ordinateur.

Source : Minecraft : un robot apprend à jouer avec 70,000 heures de vidéos Youtube, voici ce qu’il sait faire 
Publié sur JeuxVidéo le 28 juin 2022

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