Poursuivons notre exploration de l’IA dans la Santé

Des chercheurs dévoilent une application de diagnostic de la résistance aux antibiotiques grâce à l’intelligence artificielle

Dans un article paru dans la revue Nature Communications le 19 février 2021, des chercheurs de l’Université d’Évry, du CEA, du CNRS, de l’APHP et du CHU Henri Mondor et de Médecins Sans Frontières (MSF) ont dévoilé l’application mobile développée pour faciliter le diagnostic de l’antibiorésistance enjeu majeur de santé publique. Les résultats démontrant la faisabilité technique d’une telle application sont présentés dans l’article. 

Cet outil sera utilisable gratuitement partout dans le monde par les personnels de santé après sa validation clinique et l’obtention de la certification CE qui est en cours de finalisation par les équipes de MSF. Tout le monde comprendra que c’est une avancée majeur !

Pour plus de détails vous pouvez consulter l’article : AI-based mobile application to fight antibiotic resistance

L’IA contre la maladie de Parkinson

Un neurochirurgien et un mathématicien ont mis au point un logiciel qui, grâce à l’intelligence artificielle, facilite l’implant d’électrodes dans le cerveau des patients souffrant de tremblements.

Je vous propose ces articles sur ce sujet ou proche :

Une IA peut prédire une démence future en lisant sur votre visage

Artificial intelligence can help predict who will develop dementia, a new study finds

Scientists have used artificial intelligence capable of recognising the signatures of dementia two years before its onset…
Des scientifiques ont utilisé une intelligence artificielle capable de reconnaître les signatures de la démence deux ans avant son apparition…

La prévalence de la démence et des troubles associés tels que la maladie d’Alzheimer est en augmentation. Une forte morbidité est associée à ces dysfonctionnements. Il est donc urgent pour la communauté biomédicale de mettre au point des tests diagnostiques fiables, peu invasifs et à coûts réduits. C’est ce qu’essaient de développer des scientifiques de l’université de Tokyo à l’aide d’une intelligence artificielle dans une récente étude publiée dans la revue Aging.

Sur cinq modèles testés chez un peu plus de 250 participants, séparés en deux groupes (sains, déments), l’un d’entre eux a montré une capacité prédictive particulièrement précise à prédire le score du test de Folstein – le test référence d’évaluation des fonctions cognitives et de la capacité mnésique d’une personne – des sujets de l’expérience. Chose surprenante : alors que la démence est un trouble dont la probabilité augmente avec l’âge, l’algorithme parvenait à des résultats prédictifs considérablement meilleurs en analysant le visage, plutôt qu’en étant informé de la variable âge.

Japan Using Digital Technology To Enhance Longevity In Society

“It’s already been scientifically proven that we could live up to 120 years old and our research shows that our muscles can grow beyond the age of 90 if we exercise properly,” says Kuno Shinya, a professor at Tsukuba University who has spent decades working to improve the health of Japan’s elderly. Kuno says this information is common knowledge among researchers but it hadn’t been applied or utilized for healthcare promotion. So, he set up a company – Tsukuba Wellness Research – to apply the results of his research to local communities.

Japan already has the oldest population in the world. A 2019 Cabinet Office report showed that 28.1 percent of Japan’s people in 2018 were aged over 65 and by 2065 that figure will be over 38 percent, but it’s not just a Japanese problem. According to a United Nations report, the aging of the world’s population is accelerating: “In 2019, there were 703 million persons aged 65 years or over in the global population. This number is projected to double to 1.5 billion in 2050.” These figures show how societies are aging around the world, but Kuno’s concern extends beyond these figures.

Items :

Making the Unhealthy Healthier

Making Policy with Answers from AI

 

Article complet : Japan Using Digital Technology To Enhance Longevity
Publié sur Forbes US le februry 26, 2021

Après rédaction de ce point, j’ai trouvé la version française :
Japon : l’IA pour améliorer la longévité

Décrypter notre génome grâce à l’intelligence artificielle

Très honnêtement je dois vous avouer que je pansais / voulais faire un article sur ce sujet ; mais au cours de mes recherches préparatoires je suis tombé sur l’article ci-dessous. Comme il est parfait, à mon sens, je ne va pas me fatiguer trop !

NDLR : Je vous accorde que cet article est un peu « technique » …

Toutes les cellules de notre corps contiennent la même séquence d’ADN, le même génome. Et pourtant il existe une grande variété de types cellulaires, par exemple les fibres musculaires, les cellules de la peau, du sang ou encore les neurones.

Dans chacun de ces types cellulaires, certains gènes sont exprimés, c’est-à-dire que la séquence d’ADN correspondante est transformée en ARN puis en protéines, alors que d’autres sont éteints. Les instructions qui garantissent une expression coordonnée de ces gènes au cours du développement, puis dans chaque tissu de chaque organe, sont elles-mêmes inscrites dans le génome.

Seuls 2 % de notre séquence d’ADN code pour des protéines et c’est dans les 98 % restant du génome que l’on cherche actuellement à comprendre le programme de coordination de l’expression des gènes.

C’est donc dans un livre de 3 milliards de lettres (imaginez un roman d’un million de pages !) qu’il faut décrypter les règles de ce programme.

C’est là que l’intelligence artificielle va jouer un rôle important. Mais avant de comprendre comment, il nous faut résumer ce que nous savons sur la façon dont est mis en œuvre ce programme.

Des coffres verrouillés

Les premières réponses obtenues montrent que c’est la manière dont se replie la molécule d’ADN au sein des chromosomes qui définit le programme de régulation des gènes. Une image simplifiée de ce repliement serait celle d’une chambre forte dans une banque.

Chaque coffre contient un gène, et la séquence de ce gène est utilisée pour fabriquer une protéine seulement si ce coffre est ouvert. Chaque coffre est verrouillé par une serrure à combinaison et seules quelques combinaisons sont capables de l’ouvrir.

Dans cette image, chaque cellule est une réplique de la chambre forte, une combinaison est un ensemble de facteurs de transcription, et pour chaque gène – chaque coffre – existe une combinaison unique, spécifique à la cellule. Cette combinaison correspond à l’ensemble des facteurs de transcription présents dans la cellule. Ces facteurs de transcription activent ou inhibent les gènes en se liant sur la molécule d’ADN à des endroits précis.

Ainsi, à une combinaison de facteurs de transcription donnée correspond un ensemble de coffres déverrouillés et un ensemble de gènes exprimés. Dans les différentes régions d’un embryon en train de se développer, ces facteurs peuvent être présents ou absents, et la réaction de notre génome à leur présence ou à leur absence permet l’apparition de tissus spécialisés aux endroits voulus.

« À gauche, un domaine génique contenant un gène, trois amplificateurs et flanqué de deux isolants. Trois facteurs de transcription, représentés par une carrée, un rond, et un triangle, vont, lorsqu’ils sont présents dans la cellule en nombre suffisant, se lier à un amplificateur du gène pour permettre son expression. À droite, chaque domaine génique peut être comparé a un coffre-fort. Dans cette image, les isolants correspondent aux parois du coffre, les amplificateurs aux mécanismes de serrure. Le coffre s’ouvre si et seulement si les bons facteurs de transcription sont présents dans les proportions requises. »
Jean-François Dejouannet – MNHN / UMS 2AD / AIS, Author provided

La séquence de notre génome contient ainsi le plan qui permet de construire non seulement l’ensemble des coffres, mais aussi l’ensemble des systèmes de verrouillage de ces coffres. Ce plan fait intervenir deux types d’éléments, qui correspondent chacun à de petites séquences de quelques dizaines de lettres (A, C, T ou G). Tout d’abord les « isolants » permettent de partitionner le génome, c’est-à-dire de définir là où commence et où finit chaque coffre. Ensuite les « amplificateurs » permettent de fabriquer le système de verrouillage qui valide ou invalide l’ouverture de chaque coffre. Pour avoir une idée de la taille et de la complexité de ce système, il faut imaginer que notre génome contient environ 30 000 gènes, un nombre similaire d’isolants, et des dizaines voire des centaines d’amplificateurs pour chaque gène.

Des expériences pour mieux comprendre

Pour mieux comprendre l’activité de tous ces composants au cours du développement, des expériences de grande ampleur sont réalisées aujourd’hui. Ces expériences reposent sur notre capacité à lire, ou séquencer, la succession des lettres du génome.

Les techniques de séquençage, qui était au paravent seulement utilisable sur des ensembles de millions de cellules, peuvent maintenant être appliquées aux cellules uniques.

Ces développements font entrevoir pour la première fois la possibilité de révéler simultanément l’ensemble des éléments régulateurs (isolants et amplificateurs) ainsi que leur activité dans les différentes cellules au cours du temps.

Bien que les recherches dans ce domaine avancent à grands pas grâce aux nouvelles technologies, une question reste en suspens : comment déterminer l’effet d’une variation du génome sur le processus de régulation des gènes ?

Cette question est d’une importance cruciale pour comprendre pourquoi certaines maladies ont une prédisposition génétique et ainsi comment mieux soigner un individu lorsque l’on connaît son patrimoine génétique.

On observe en effet couramment que certaines variations récurrentes du génome peuvent avoir un rôle dans l’apparition ou l’aggravation de maladies. La grande majorité de ces variations apparaît dans des régions du génome qui ne sont pas des gènes, mais des régions isolantes ou amplificatrices.

Un algorithme pour analyser les séquences d’ADN

Pour comprendre l’effet de ces variations du génome, il est maintenant possible de recourir à l’intelligence artificielle. L’idée est simple : utiliser toutes les données expérimentales obtenues jusqu’ici pour entraîner un algorithme à prédire l’activité des régions isolantes et amplificatrices en fonction de leur séquence génomique.

Pour cela, il faut tout d’abord convertir les quatre lettres A, C, T et G en langage binaire de 0 et de 1. Puis on entraîne des réseaux de neurones similaires à ceux qu’utilisent les algorithmes de reconnaissance d’images, utilisés par exemple pour numériser des documents manuscrits ou pour analyser les images des caméras embarquées de véhicules autonomes.

Toutes ces applications sont basées sur le même principe : convertir un ensemble de chiffres, appelé entrée, en un autre ensemble de chiffres, appelé sortie. Cette conversion s’obtient en plusieurs étapes. Un ensemble de pré-sorties sont calculées par la multiplication de chaque chiffre de l’entrée par un coefficient puis par l’addition des résultats obtenus. Ce processus est répété en changeant les coefficients pour générer des centaines ou des milliers de pré-sorties qui vont constituer une couche du réseau. L’ensemble des pré-sorties de cette première couche sert d’entrée à une deuxième couche. Plusieurs couches sont ainsi empilées jusqu’à la dernière, qui donne la sortie du réseau. Le processus d’entraînement consiste à fixer les valeurs des coefficients qui font correspondre chacune des entrées à la sortie correspondante. Pour tester ces valeurs et les optimiser, il faut ainsi faire des milliards d’opérations, toutes très simples. Cela est aujourd’hui possible grâce aux performances des cartes graphiques modernes développées initialement pour les jeux vidéo.

« Un réseau de neurones est entraîné pour associer à une séquence d’ADN sa fonction d’isolant ou d’amplificateur, ainsi que la combinaison correspondant à son activation s’il s’agit d’un amplificateur. Le réseau peut ensuite être utilisé pour scanner le génome en entier et prédire les règles de régulation des gènes d’un individu. »
Jean-François Dejouannet – MNHN / UMS 2AD / AIS, Author provided

Dans notre cas, l’entrée va être une suite de 0 et de 1 qui correspond à une séquence d’ADN binarisée. La sortie va correspondre à une autre suite de 0 et de 1 qui va représenter une annotation fonctionnelle (par exemple 10 ou 01 pour « amplificateur » ou « isolant » et 00001000 ou 01000000 vont correspondre à différentes combinaisons de facteurs de transcription). Une fois l’algorithme entraîné, il devient alors possible de l’utiliser pour prédire l’annotation fonctionnelle d’une séquence dont on aurait changé une ou plusieurs lettres : les fameuses variations. Une équipe de chercheurs de l’Université de Princeton a ainsi testé les variations du génome connues pour être fréquentes chez les personnes autistes et a pu identifier comment elles modifiaient la combinaison de gènes exprimés dans les cellules du cerveau.

La même méthodologie a été appliquée à d’autres maladies parmi lesquelles la maladie de Crohn ou l’infection chronique à l’hépatite B. Dans les prochaines années, la médecine personnalisée devrait pouvoir utiliser cette méthodologie pour adapter un traitement en fonction de données génomiques recueillies pour chaque individu.

L’IA, nouvelle alliée dans la recherche d’antibiotiques

Un algorithme a appris à reconnaître des composés antibiotiques dans des médicaments déjà connus. Un antidiabétique s’est ainsi révélé efficace contre certaines bactéries.

Article complet : L’intelligence artificielle, nouvelle alliée dans la recherche d’antibiotiques
Diffusé sur Science et Avenir par Pierre Kaldy le 14 juin 2020

L’IA, le Covid-19 et la revanche du singe

Je vous laisse apprécier cette chronique de M.Hadj Khelil (fondateur du datalab Big Mama, éditeur de solutions logicielles algorithmiques, et enseignant à Sciences Po Paris) diffusée sur Les Echos le 5 mai 2020.

Personne ne peut encore dire si c’est une bonne chose mais, dans tous les cas, un débat s’enclenche sur l’autel de l’urgence : que peut faire la data science pour sauver l’humanité ?

La tragédie que nous vivons aura au moins eu le mérite de nous poser une question essentielle : que signifie être un humain ? L’épidémie de Covid-19 nous condamne à la redéfinition de nos balises les plus essentielles. Fini l’alibi de la frénésie du « monde d’avant », nous sommes maintenant enfermés en tête-à-tête avec les questions qui fâchent. La vie en mode Sisyphe inversé – je pousse le rocher du haut de la colline et advienne que pourra – laisse la place à l’attente recluse d’un ennemi invisible en mode « désert des Tartares ». Tous les débats sur l’intelligence artificielle (IA) depuis des années, les questions, les polémiques sont comme réinitialisés. Personne ne peut encore dire si c’est une bonne chose mais, dans tous les cas, un débat s’enclenche sur l’autel de l’urgence. Que peut faire la data science – presque au même titre que les soignants ou les personnes chargées du nettoyage – pour sauver l’humanité ?

A la décharge des sceptiques, il faut avouer que tellement de gens – et parfois avec un redoutable patin de légitimité – prétendent réaliser des miracles avec de la data qu’il n’est pas simple d’y retrouver son latin, ou son ouzbek – la référence à Al-Khwarizimi n’échappera pas aux amateurs avertis. Le contexte nous donne malheureusement une extraordinaire opportunité non pas de répondre à cette question, mais que la réponse soit entendue avec beaucoup moins de méfiance et plus d’honnêteté intellectuelle.

Un virus sur une bande-son

Le machine learning consiste notamment, à faire en sorte que des ordinateurs reproduisent des mécaniques cognitives. On entraîne des programmes à reconnaître des chiens, des chats, des arbres, etc. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois où nous avons été moqués quand nous présentions des outils lourds, complexes et onéreux pour reconnaître une voiture. Et pourtant, il faut comprendre que le même savoir-faire est nécessaire pour reconnaître un singe que pour reconnaître un patient atteint du Covid-19 : une équipe sérieuse est en train de tenter de développer un modèle capable de diagnostiquer un malade en analysant la bande sonore de sa toux. Les modèles s’entraînent sur des bandes-son de cas confirmés qui toussent et pourraient éventuellement être capables, une fois l’apprentissage achevé, de prédire la présence ou l’absence du virus chez un patient. Un singe sur une image ou un virus sur une bande-son : même combat.

L’article complet : L’IA, le Covid-19 et la revanche du singe

IA : les projets en cours à l’Institut Curie

Différents projets sont en cours à l’Institut Curie sur la thématique des big data et de l’intelligence artificielle.

En voici la liste :

  • ConSoRe (Unicancer), une plate-forme Big Data opérationnelle pour sélectionner des cohortes de patients pour réaliser des analyses rétrospectives : l’Institut Curie fait partie des 4 centres pilotes qui ont participé à la conception du projet depuis 2012 et qui dispose de l’outil en phase de test depuis fin 2016. Désormais l’outil est installé dans 10 CLCC et va être progressivement se déployer dans tous les centres et dans d’autres établissements de santé. Lancée par Unicancer, la plate-forme Consore vise à poser des requêtes simples ou complexes sur les données en texte libre du système d’information et à naviguer dans les centaines de milliers de dossiers patients pour en extraire rapidement des données structurées, les analyser et les partager entre les CLCC. Elle traite simultanément le dossier patient, administratif et médical, le PMSI, la fiche tumeur, le dossier chimiothérapie, les informations pharmaceutiques, les informations des centres de ressources biologiques relatives aux prélèvements. ConSoRe va permettre aux médecins et chercheurs de vérifier certaines hypothèses de recherche clinique, et pour les patients de bénéficier plus rapidement des innovations thérapeutiques.
  • Le Groupe OSIRIS rassemblant les centres labellisés SIRIC : l’Institut Curie a activement participé à la mise en œuvre de l’interopérabilité des données en oncologie. L’objectif est de décrire l’histoire tumorale de chaque patient (données cliniques, données omiques…) et de permettre le partage des données à l’échelle nationale. Preuve de concept faite en 2019
  • Quant à BioMEDICS, il s’agit d’une plate-forme d’exploration et d’analyse de données issues de l’exploitation du patrimoine d’échantillons biologiques de l’Institut Curie (près de 500 000 patients) à compléter Cet entrepôt de données est utilisé comme un pont entre la recherche clinique et la recherche translationnelle. La réalité est modélisée pour la faire entrer dans un modèle permettant d’appliquer des opérations algébriques et logiques.
  • Enfin, l’Institut Curie, qui a créé la plateforme francilienne SeqOIA aux côtés de l’AP-HP et de Gustave-Roussy, se dote de capacités croissantes en bioinformatique.

Source : Site Institut Curie

 

L’Institut Curie mise sur l’IA à Saint-Cloud

Spécialisé dans l’oncologie, l’Institut Curie rassemble sur trois sites (Paris, Orsay et, dans les Hauts-de-Seine, Saint-Cloud) près de 4 000 chercheurs, médecins et soignants. L’agrandissement de son hôpital de Saint-Cloud, où 20 000 patients sont pris en charge chaque année, marque une nouvelle étape dans son développement. “Ces mètres carrés supplémentaires [14 000 m² pour un total de 34 000 m²] répondent aux besoins de prise en charge moderne des patients, de la création de chambres seules disposant de toutes les commodités à des espaces de soins pour les infirmiers plus fonctionnels et entièrement numériques, en passant par des couloirs plus larges pour mieux circuler”, indique le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’ensemble hospitalier de l’Institut Curie.

Plan de l’article :

  • 15 millions d’euros investis dans le numérique
  • 2 100 m² consacrés à la recherche
  • L’IA, un outil de diagnostic

Article complet : L’Institut Curie mise sur l’IA à Saint-Cloud
Publié sur Le Nouvel Économiste par Anne Thiriet le 11 décembre 2023

L’intelligence artificielle perce les mystères du sarcome d’Ewing

Grâce à l’intelligence artificielle, deux équipes de chercheurs de l’Institut Curie ont pu passer au peigne fin un cancer rare de l’enfant, le sarcome d’Ewing. Ces travaux colossaux révèlent les mécanismes de développement et de métastase de la maladie.

Il est moins répandu et moins connu que certains autres types de cancer. Le sarcome d’Ewing, un cancer pédiatrique rare, touche environ 70 enfants par an en France. Il se localise sur les os et comporte un risque important de métastases. Pour essayer de mieux comprendre pourquoi certains enfants en rémission rechutent, l’Institut Curie, spécialisé dans la lutte contre le cancer, s’est penché sur le patrimoine génétique des tumeurs, en analysant leurs cellules une à une. Une technique avec un fort potentiel, à condition de disposer d’un algorithme capable d’analyser l’immense masse de données qu’elle génère.

Une analyse cellule après cellule

Les cellules qui composent les tumeurs expriment-t-elles toutes la mutation à un même degré, ou sont-elles très différentes sur le plan épigénétique ? Pour répondre à cette question, les chercheurs ont utilisé une technique appelée « single cell sequencing ». Cette approche novatrice dans le domaine du cancer consiste à aller regarder, cellule par cellule, les gènes exprimés. Un moyen d’identifier des groupes de population de cellules qui pourraient résister au traitement, entraîner la prolifération du cancer et donc des rechutes. En analysant les tumeurs à un degré moins précis, il serait impossible de mettre le doigt sur les groupes de cellules responsables des rechutes.

Biologistes et bio-informaticiens travaillent alors de concert. Car le séquençage de cellule unique génère une masse de données colossale, que seuls des traitement automatisés à l’aide de techniques d’intelligence artificielle peuvent exploiter sans que cela ne prenne des dizaines d’années. Les chercheurs ont commencé par analyser des cellules en culture, afin de voir comment la mutation EWSR1-FLI1 influence l’expression des gènes. Après avoir repéré les différentes manières dont la cellule est programmée, ils sont partis à la recherche de ces différentes voies dans de véritables tumeurs.

Extrait de l’article : L’intelligence artificielle perce les mystères du sarcome d’Ewing
Publié sur L’Usine Digitale le 10 mars 2020.

Ce petit capteur dopé à l’IA peut prévenir les crises cardiaques

Avec les wearables et la miniaturisation toujours plus impressionnante de nos composants électroniques, c’est toute la médecine et le domaine de la santé qui se modernise. Un minuscule capteur, par exemple, est aujourd’hui en mesure de prédire un problème cardiaque.

Nos smartwatches sont aujourd’hui plutôt douées dans la détection des problèmes cardiaques. Elles peuvent en tout cas avertir leur porteur que quelque chose n’est pas normal. Et c’est une très bonne chose dans la mesure où ce genre de souci est malheureusement trop souvent constaté, et pris en charge, trop tard. Vous avez très probablement déjà lu ici ou là l’histoire d’untel ou unetelle qui a eu la vie sauve grâce à sa montre connectée.

Ce capteur détecter les problèmes avant qu’il ne soit trop tard

Si les smartwatches sont effectivement capables de beaucoup de choses, leur adoption reste encore assez limitée. Pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles reste que la montre connectée n’est pas toujours très folichonne, il faut l’avouer. Des scientifiques de University of Utah Health et VA Salt Lake City Health Care System ont mis au point un capteur à porter directement sur soi propulsé par l’intelligence artificielle. Celui-ci est en mesure de prévenir à l’avance d’une éventuelle crise cardiaque. Suffisant pour agir avant qu’il ne soit vraiment trop tard.

Grâce notamment à la puissance de l’intelligence artificielle

Selon Josef Stehlik, l’un des auteurs de cette étude : “être en mesure de détecter les changements au niveau cardiaque rapidement et suffisamment tôt permettra aux professionnels de santé de prendre les mesures adéquates avant qu’une hospitalisation soit nécessaire, évitant par la même occasion une aggravation.” Le capteur transmet les données qu’il récupère en continu directement au smartphone auquel il est appairé via Bluetooth. Ces données sont ensuite transmises à une plate-forme d’analyse mise au point par PhysIQ. Celle-ci utilise l’intelligence artificielle pour établir sa norme saine et à partir de là, alerter dès le moindre écart significatif. Pour l’heure, selon les premiers tests réalisés, ce système affiche une précision d’environ 80% pour les cas nécessitant une hospitalisation. L’ensemble peut aussi détecter les problèmes de santé avant 10,4 jours environ avant une nouvelle admission à l’hôpital.

Article publié sur BeGeek le 29 février 2020.

L’IA pourrait détecter la maladie d’Alzheimer six ans avant un diagnostic humain

Artificial Intelligence Can Detect Alzheimer’s Disease in Brain Scans Six Years Before a Diagnosis

Artificial intelligence could one day change the lives of people facing an Alzheimer’s diagnosis, according to a new study by researchers at UC, San Francisco.
L’intelligence artificielle pourrait un jour changer la vie des personnes confrontées à un diagnostic d’Alzheimer, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco.

Les chercheurs américains ont en effet appris à une intelligence artificielle à détecter les premiers symptômes de la maladie en lui faisant analyser des scanners cérébraux. C’est ce que l’on appelle le « deep learning » : l’apprentissage approfondi. Les résultats montrent que cette IA peut détecter la maladie environ six ans avant qu’un diagnostic clinique ne soit posé.

 

Le Centre Léon Bérard va piloter trois projets utilisant l’IA pour améliorer les radiothérapies

Le Centre Léon Bérard, centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône Alpes, a annoncé travailler sur trois nouveaux programmes en radiothérapie. Ces nouveaux programmes utiliseront l’IA afin de mieux contrôler la délivrance de dose durant les thérapies tout en diminuant la durée des traitements. Ces projets sont dans la continuité des six premiers déjà lancés, utilisant également l’IA dans l’optique d’améliorer le diagnostic et le suivi des traitements du cancer.

L’article complet sur : Le Centre Léon Bérard va piloter trois projets utilisant l’IA pour améliorer les radiothérapies
Publié sur ActuIA le 31 avril 2021 par Zacharie Tazrout

Comment l’IA pourra commander les prothèses robotiques de bras

La Direction générale de l’armement et l’Agence nationale de la recherche financent les travaux d’une équipe de l’Institut de neurosciences cognitives et intégratives d’Aquitaine, sur le contrôle des prothèses de bras par une intelligence artificielle. Ils pourraient s’appliquer aussi aux exosquelettes et aux robots.

Équipé d’un casque de réalité virtuelle, Aymar de Rugy pilote, dans un environnement 3D, la prothèse virtuelle d’un avant-bras, qui saisit et déplace une bouteille. La scène serait banale si ce directeur de recherche au CNRS , responsable de l’équipe Contrôle sensorimoteur hybride de l’Institut de neurosciences cognitives et intégratives d’Aquitaine (INCIA), utilisait une manette pour commander les mouvements de cette prothèse virtuelle… Mais ici pas de joystick : le chercheur est simplement équipé d’un capteur sur l’épaule et d’un autre sur le thorax, comme pourrait l’être toute personne amputée au niveau de l’humérus, ne disposant plus de quatre articulations : coude, rotation de l’avant-bras, flexion-extension du poignet, poignet.

Capteurs placés sur l’épaule

Le secret ? « Un logiciel d’intelligence artificielle prédit, à partir des seules informations transmises par les capteurs sur l’épaule et le thorax, les mouvements de l’ensemble du bras, ce qui constitue une bonne alternative au système actuellement utilisé pour les prothèses robotiques : le contrôle myoélectrique basé sur l’activité des muscles restants », explique Aymar de Rugy.

Pour cela, il a fallu d’abord entraîner cette IA : plusieurs opérateurs, équipés de capteurs sur l’épaule, le thorax, l’avant-bras et le poignet ont manipulé une bouteille en 3D à l’aide d’une prothèse virtuelle. Les résultats de ces expérimentations ont été publiés dans la revue scientifique « Journal of NeuroEngineering and Rehabilitation ».

300.000 euros de la DGA et l’ANR

« Mais, avant que cette preuve de concept ne s’applique à des personnes amputées, au pilotage d’exosquelettes ou de bras robotiques, la vision artificielle devra avoir progressé », prévient Aymar de Rugy. En 3D, l’algorithme est automatiquement prévenu de la position et de l’orientation des objets virtuels à manipuler. Dans la vraie vie, ces informations seront récupérées par une caméra.

L’Agence nationale de la recherche (ANR) et la Direction générale de l’armement (DGA) financent la poursuite de ces travaux, à hauteur de 300.000 euros de 2021 à 2023, dans le cadre du dispositif Astrid. Y seront associés l’Hôpital d’instruction des Armées Percy, à Clamart, le centre de réhabilitation de La Tour de Gassies de l’Ugecam (Union pour la gestion des établissements de caisses d’assurance-maladie), à côté de Bordeaux, et l’équipe Mnemosyne de l’Inria.

Article source : Comment l’IA pourra commander les prothèses robotiques de bras
Publié sur Les Echos par Jacques Henno le 12 avril 2021

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